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Date : 8/6/2011
Lieu : Ornans. Doubs.
Activité : Chauveroche.

Description :

Participants : Greg-Morgane-Doris-Aurélie-Pierre Etienne-Claudine-Nathan-Léon-Pascal.

Un petit week-end express dans le Doubs est à la portée de tous les spéléos, et beaucoup d’entre nous sommes très friands de cette magnifique région.

Il n’en a pas fallu beaucoup pour programmer les Chaillets et la rivière de Chauveroche.

Samedi matin vers 07h00, Morgane et moi rejoignons l’équipe qui avait passé la nuit sur le parking spéléo de la Rivière de Chauveroche, moi de mon côté je m’étais arrangé pour allez chez Jean et Béa, mes amis Francs Comtois.

En passant dans quelques petits villages, c’est le petit déjeuné que l’on embarque, pour toute l’équipe, croissants et chocolatines.

Vers 08h30 après la longue ascension jusqu’au porche d’entrée, pénible en néoprène, nous rentrons par la voute basse, où 30 cm d’air se dégageait. Nous nous retrouvons dans de larges galeries chaotiques à certain endroits, jusqu’au passage de la Laisse Fournier, considéré par certain comme un passage redoutable. En effet, ce dernier peut parfois siphonner et dès lors le passage en siphon, sur une longueur de 3 mètres dans 50cm d’eau liquide boueuse, se révèle épique.

Aujourd’hui, pas d’eau, 20cm d’eau boueuse liquide, quand on se plonge dedans on ne distingue plus la différence entre les couleurs des salopettes spéléo. Huuummmm, quel luxe. On continue notre cheminement dans les grandes galeries et de nombreuses escalades arrivent à en épuiser plus d’un, pas oublier amis lecteurs, que nous sommes toujours en néoprène et pas un gramme d’eau devant nous…..et cela sur un petit 2 km.

J’ai souvent observé la joie, coulant sur le visage (c’est généralement de la sueur torride), de mes amis spéléos, quand nous arrivons à la Plage. C’est la frénésie, comme si on avait traversé le désert du Sahara…..de l’eau, enfin de l’eau….le crépitement des combis, au contact de ce liquide tellement rare, fait penser à la cuisson d’un beurre sur une poêle très chaude….c’est aussi vrai qu’a ce moment, j’étais à côté de Pascal. ;-)))

Bref, une thalasso, dans une eau, croupie avec des tonnes de boue, cela vous dis ? Et pourtant c’est de cela qu’il s’agit…..Nous ne sommes pas dans un bras actif de la rivière mais bien dans des bassins de remplissages, +/- remplis au bon gré des crues.

On passe encore une dernière escalade et nous voilà à l’Embarcadère, et là, la structure de la cavité change complètement. La rivière, belle grande, large de 2 à 4 mètres par endroits, et haute de 15 à 25 mètres, parsemées de grands gours qu’il faut escalader pour remonter vers l’amont.

Ici on se trouve à 5 km du siphon du Lac Rond, point terminal de la cavité. Nous allons en fait rencontrer plusieurs rivières qui sont en fait des affluents de la rivière principale.
Nous voilà partis pour la progression après quelques mètres, on se rend vite compte que 80% de l’équipe est obligé de nager, parfois sur quelques mètres, parfois sur la totalité du bassin.

Pour ma part, j’ai peut être du nager sur 10 mètres max sur le total de la cavité, je profite de la roche pour progresser et de mes bidons étanches pour flotter. D’autres doivent fournir des efforts et beaucoup d’énergie pour pouvoir se mouvoir. Une fois les quelques centaines de mètres de grands gours passé, la progression est souvent très découpées avec des dents de requins qui crèvent la hauteur de l’eau, sous l’eau et sous nos pieds.

Plus loin on rencontre des cascades, pas trop chargée, assez étonnant quand on voit l’évolution du temps des dernières semaines ici dans le Doubs, mais tant mieux. Certaines remontées de cascades ont permis des décrochages sur la roche et un grand plouf dans les grands bassins au pied des cascades, sans danger, une bonne tasse bue et c’est marrant.

L’heure du repas étant largement dépassée, Pascal et moi nous voulons absolument sortir de ces défilées de rivière pour atteindre les rebords supérieur où des petites salles ont été creusées juste avant la Mini-Rivière, pour permettre à l’équipe de se restaurer.

C’est vers 14h00 que nous y parvenons….vous vous rappelez précédemment : « d’autres doivent fournir des efforts et beaucoup d’énergie pour pouvoir se mouvoir. » et bien c’est un coup classique de grands réseaux majeurs….
Après une restauration rapide de 10 minutes, Morgane est rentrée en hypothermie, le froid, la fatigue, le fait d’avoir un équipement trop limite (une néoprène de 2.5mm) ont eu raison de sa volonté. Il nous aura fallu, 40 minutes pour rendre Morgane sèche intégralement, cuite comme une petite saucisse, sous une belle couverture de survie et un bon gros et vieux casque au carbure, où elle aura atteint une température de cuisson proche des 50°C.

Une décision collégiale a été prise, tout le monde sort avec Morgane. Et c’est non pas vers le fond de la grotte, mais bien vers la sortie que nous nous dirigeons, au début à un rythme assez lent, car Morgane est affaiblie, mais de plus en plus vite, elle revient à un niveau qui ne laissait présager aucune trace de l’évènement précédent.

Le retour s’est passé sans encombre et de manière aisée. A notre sortie nous nettoyons le matos dans des jacuzzis naturels, vers le bas de la vallée.

Greg

TPST : 8h.

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