Détail du compte rendu
Date : |
12/26/2011 |
Lieu : |
Noailles. Corrèze. |
Activité : |
Le Briant. |
Description :
Participants : Greg-Ben.
Me voilà une fois de plus dans le Briant, et cette fois en compagnie de mon ami Ben. Je suis super content de faire découvrir à Ben cette magnifique rivière souterraine, très peu parcourue par les spéléos.
Juste avant de rentrer dans le trou, un chasseur de bécasse nous confirmes que sur Brive il a plu pendant 2 à 3 semaines, en effet en nous approchant de l’entrée on doit traverser la Couze….et là ma surprise, je en l’ai jamais vu aussi haute…..faut dire je suis plus venu en été qu’en hiver la visiter.
Mais ce n’est pas cela qui va nous arrêter….ce sera plus loin peut être la voute mouillante qui siphonnerait.
On arrive à l’entrée, et juste après le P20, étroit…..hummmm…..et puis le Lac, lugubre, mais vraiment lugubre avec cette glaise liquide jusqu’aux genoux…..Je n’avais jamais non plus eu la chance d’observer des rhinolophes dans cette cavité, et là…..beaucoup, mais vraiment beaucoup, tous hibernent juste au niveau du lac, proche de la zone d’entrée, j’en ai compté juste sur mon parcours pas moins de 30.
On passe sans les réveiller, comme d’habitude…..et même observation que cet été, il manque entre 30 à 40 cm d’eau dans la zone du Lac, je m’étais imaginé qu’avec la sécheresse de cet été, c’était une des raisons du niveau bas du Lac, mais là ce n’est plus logique. En effet vu ce qu’il a plu, je pencherais beaucoup plus pour que l’affluent qui alimentait le Lac ai été détourné, et a pour conséquence, son niveau en baisse.
On arrive au deuxième ressaut, une petite vire sur le bord d’un gour énorme et ensuite 10m de vide. Le cheminement se continue sur 200m avant d’arriver à la fameuse voute mouillante, et là on se demande si on a fait tout cela pour rien.
Je m’y engage, il y a un peu plus d’eau qu’habituellement, mais cela passe, l’écoulement de la zone permet un léger passage en apnée, mais c’est à « l’aise ».
Et puis, c’est le délire, l’émotion, on arrive dans une succession de bassins énormes qui sont en fait des gours étagés, magnifique, ben n’avait jamais vu cela, beau, propre, grand.
Et ensuite vient l’apothéose, la rivière qui coule calme, car ce n’est pas l’actif, c’est un léger écoulement qui provient de différents affluents et qui alimentent toute cette zone, mais quelle beauté, quelle grandeur, des salles énormes, rempliees de bas en haut de concrétions gigantesques datant de plusieurs millions d’années. Et c’est de plus en plus beau et grand et majestueux. Allez voir les photos de cette sortie et de la galerie datant du 04 août 2010.
A un moment donné tout s’arrête, plus rien, un couloir rempli de sable et d’alluvion et un bruit sourd…..la rivière enfin….nous rejoignions l’actif. C’est en fait le siphon aval de la Couze qui débite un bon débit. Sur place je constate que le niveau d’eau est plus haut que ce que j’ai déjà vu, mais je n’en suis pas encore certain.
Je suis venu les deux dernières fois, pas plus loin qu’ici et c’est donc avec un immense plaisir que je reparcoure la suite, vers l’objectif le siphon aval du Briant.
On décide de se concentrer sur cette partie au niveau photo, ce que je n’avais pas pu faire lors de ma première visite, il y a 2 ans.
Très vite, on va être refroidis, d’une part parce que je dois moi, nager et ensuite, on arrive à un passage bas, qui habituellement passe en frôlant le thorax au niveau de l’eau…..là c’est tout autre, c’est une voute mouillante où il reste 10 à 15 cm.
On a très vite réfléchis, faut dire le passage est pas des plus agréable, on nage en même temps, du moins pour Ben…..on passe, il ne devrait pas pleuvoir aujourd’hui.
L’ambiance change très vite, de longue conduite forcée, montre un régime souvent noyé, très large et rond sous tout les angles, c’est magnifique. Une petite plage, de sable, me fait vite penser à faire une petite pause B pour immortaliser ces passages, ben tiens quel bonne idée……Mon pied, cassé je me retrouve avec une branche de mon pied en main…..enfin je le trimbale depuis 20 ans en spéléo aussi. Je râle comme du pue, je ne prends pas mon « pied »….et je pense à la Verna dans quelques jours……je vais faire comment ??? J’ai toujours mon petit pied, 20 cm de haut, et je fais donc une pile de bidon, pas évident et dangereux, mais c’est le système D.
Nous continuons la progression dans ces magnifiques conduites forcées, pour arriver à une zone où cela devient plus large et où l’on retrouve de magnifique concrétions, d’une blancheur éclatantes, signe qu’ici le niveau d’eau n’atteint que très rarement le plafond (ces concrétions sont trop fragiles et seraient emportées lors des crues).
Après un bon kilomètre des ces chenaux souterrains, on arrive au Canyon, de nouveau une autre ambiance, on n’avait pas encore rencontré de dents de requins, de roche ultra coupantes et de bouillon où l’eau se brise sur les mammites de géants. Pas de doute, ici la rivière creuse inlassablement, le travail de l’eau et la forme de la roche ici prend tout le sens de « la rivière souterraine ».
Nous arrivons au premier rapide et quelques cascatelles, très vite on entend le vrombissement de la grande cascade, l’eau pousse atrocement, et depuis le début de cette partie, je n’ai jamais vu autant d’eau ici, il y a 40 cm de plus que quand je l’ai faite la première fois. Je m’engage et je vois devant moi, à 15 m de là, les amarrages et la corde en fixe pour la grande cascade, mais je n’ai plus du tout pied, je dois me mettre à nager et le courant m’emporte, rien pour me retenir, rien pour m’arrêter.
Avec le niveau d’eau, c’est un peu « chaud », de plus nous ne sommes que nous deux, je peux installer une corde, mais si je ne sais pas remonter, Ben s’aura-t-il me tirer avec la force du courant….trop de questions et nous avons donc décidé de faire demi tour à cet endroit….
Ce ne sera pas encore pour cette fois-ci que je refoulerai le fond du siphon aval du Briant.
Dernière anecdote, la remontée du puits d'entrée, Ben et les démons qui habitent le Lac lugubre vont s'en souvenir encore bien longtemps....je crois même que la totalité des chauves souris, ce jour là s'est réveillée, sous les injures qui pleuvaient comme des trombes d'eau. Ce n'est ni le lieu, ni ce récit, qui pourront vous traduire ce que j'ai vécu pendant 45minutes pour remonter 3 mètres de corde, mais bien, Ben, qui vous expliquera peut être un jour.....où les chauves souris du Briant.
Greg
TPST : 9h00.
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