Détail du compte rendu
Date : |
2/17/2012 |
Lieu : |
Déservillers. Doubs. |
Activité : |
Baume des Crêtes. |
Description :
Participants : Greg-Boulon-Doris-Pascal.
Nans-sous-Sainte-Anne, village typiquement franc-comtois, est environné de grottes pittoresques et de résurgences abondantes, dont celle du Lison (haut lieu de tourisme).
Parmi ces sites remarquables, celui du Verneau, tout proche du village, un sentier conduit au fond du cirque rocheux où naît la source. En hautes eaux, celle-ci vomit un flot tumultueux qui, après avoir franchi une majestueuse cascade, s’écoule vers le village pour confluer avec les eaux du Lison.
Sur le plateau (commune de Déservillers) plusieurs ruisseaux s’enfouissent dans des gouffres-pertes et se rejoignent dans le collecteur souterrain, long de 10 km environ, qui alimente la source.
Ce vendredi matin, c’est seulement après 4h de sommeil que nous nous préparons pour notre sortie à la Baume des Crêtes. Après une furtive visite à l’échelle hydrométrique, le niveau du Verneau est bas, étonnant car les températures ne cessent de grimper et la neige fond à grande vitesse.
Isolé sur une crête, ce gouffre constitue l’orifice le plus élevé en altitude du réseau. Il conflue avec le collecteur à la cote de -181m. En amont, on peut le remonter jusqu’à la Salle du Sinaï. En aval, eau boueuse et talus d’argile annoncent une zone noyée. En effet, on rencontre 4 siphons successifs.
C’est sous 30 cm de neige que nous nous préparons, une discussion s’entame si on prend dès le départ la néoprène ou pas. En effet, nous avons un grand puits de 40m à remonter, et on le sait tous, que ce n’est pas une mince affaire avec la néo.
Vu les conditions climatiques, on la prend, le niveau d’eau dans le passage de la Trémie doit être haut et la Galerie des Chinois juste avant le collecteur doit être bien chargée. On arrive prudemment au bord du gouffre, Boulon part pour l’équipement, intégralement broché, ce qui pose un léger problème, car les longueurs de cordes et le nombre de mousquetons n’est plus approprié….on fera avec.
La descente du grand puits de 40m, est imprenable avec la lumière et la neige envoyé par les copains est magistrale. Nous débouchons dans une salle ébouleuse en forte pente où des piles d’assiettes prennent des hauteurs de plus 15 mètres. Après 60 mètres de descente où des centaines de chauve-souris nichent à des dizaines de mètres de hauteur, nous arrivons à la cote de -100m, une large galerie sèche fait suite, la salle du Réveillon où de nombreux vestiges de plusieurs soirées s’y sont déroulées dans le passé (bougies à gogos, salle à manger en pierre, briquet…)
Quittant cet endroit de détente, nous cherchons la suite dans une série de passages verticaux entre des blocs, qui nous amèneront à un ressaut de 5 mètres. Premier problème de corde, on doit composer, mais cela passe…..
Là tout va basculer, je vous rappelle que nous sommes en néoprène, et hormis la neige qui se trouve 120m au-dessus de nous, c’est fossile ici, mais on va encore faire mieux. Il faut imaginer, le bas d’un puits qui débouche dans une salle, petite certes, mais pas tant que cela, à gauche, un boulevard, apparemment avec une grande flèche, à droite une légère montée avec des traces et des flèches.
Et bien bingo, c’est évidement par là que l’on se dirige, on lit le descriptif, et tout ce que l’on va lire, hypnotiser sans doute par le maquillage de notre Doris, on va le retrouver devant nous. A gauche, on prendra à gauche, encore une fois à gauche, et on le fait…. « Tiens c’est étroit »…, mais cela va encore. On lit, qu’il faut remonter une partie en escalade, on la trouvera…..mais là c’est beaucoup moins marrant.
On se retrouve dans un méandre allongé, sec, enfin tout est sec ici, je pars en haut avec pascal, Boulon part en bas. C’est étroit, cela coince, c’est la merde, et puis un coup de gueule sortant de nulle part « Merde ma lampe…..Boulon perd sa lampe frontale, une donation de son nouveau employeur, il dormait avec, tous les soirs, la protégeant, la chérissant, l’embrassant… « C’est vrai qu’elle était belle » ; Boulon jure… et puis on entend …. « Merde mon kit »…..Boulon perd son kit. C’est la totale, un méandre de merde, avec des kits, étroit, et cela devient encore plus étroit. Boulon fera demi-tour, Pascal et moi nous sommes beaucoup plus loin, là où cela devient infâme, méandre type Mazurettes, ce n’est pas possible, ce n’est pas par là.
Boulon, n’est pas en grande forme, Doris pense qu’il va même faire un malaise…cela m’inquiète. Pascal et moi descendons dans le méandre et on récupère le Doudou de Boulon, sa nouvelle Tikka.. On ressort de cet endroit infâme après une heure, on croisera des chauves-souris, qui nous demandent « Mais qu’est-ce que vous foutez là, Bordel, on dort, NOUS. C’est de l’autre côté, dans la grande Salle, le grand couloir en bas, Bande de con »
De retour à la salle, une séance de chippendales, intégrale, nous permet de ventiler et de reprendre notre souffle. Franchement c’était super, pour les chauves-souris qui parlent, on ne sait pas très bien ce qui s’est passé, sans doute des hallucinations….Boulon retiendra, un mot, le dernier « Con ».
Bref ce n’est pas tout, mais on n’est pas bien loin, nous prenons donc à DROITE pour descendre un beau toboggan LARGE qui nous amène à la Salle des Dolois. Au fond de cette salle, une grande barrière de calcite, au sommet de celle-ci un boyau s’ouvre pour donner accès à la suite. Au-delà, un puits de 15 m débouche dans une galerie active où l’on retrouve des gours, mais comme pour le puits précédent, la longueur n’est pas du tout bonne, on composera en sécurité.
Nous débouchons dans la salle de la Cascade, sur la gauche un ressaut de 5 mètres nous permet d’accéder à la Galerie des Chinois c’est un méandre actif, où l’on doit passer parfois complètement dans l’eau, parfois au-dessus. Enfin nous comprenons pourquoi avoir mis notre néoprène. Après 1km dans cette galerie, nous arrivons à la Trémie qui doit être franchie avec prudence, pour deux raisons, elle est très instable et peut siphonner par percolement d’eau. On la passe, seul la présence d’une petite flaque, nous alerte.
Une centaine de mètres plus loin, un ressaut de 12m nous conduit au collecteur du Verneau. La grandeur est toute autre, 5 à 10 m de large et haut parfois d’une vingtaine de mètres, des cascades, bref un régal. La prudence nous fera visiter uniquement le siphon aval, où l’on marchera sur 200m dans le collecteur avant de buter sur des monticules de limon, signe de la présence du siphon.
C’est avec un petit pincement au cœur que nous commençons à remonter vers la sortie. A l’arrivée de la Salle des Dolois, des petits cris stridents, qui persistent et deviennent de plus en plus audibles, nous attirent, et on commence à entendre nettement « Bande de cons - -- Bande de cons »…..aaaahhhh ces chauves-souris.
Greg.
TPST : 8h.
Voir la galerie
|
|
|