Détail du compte rendu
| Date : |
7/24/2012 |
| Lieu : |
Engins. Vercors. |
| Activité : |
Le Berger -1122m |
Description :
Participants :
Nous avons décidé d’effectuer deux équipes de trois pour descendre à -1122m.
Equipe 1 : Boulon-Aurélien-Hadrien
Equipe 2 : Greg-Doris-Antoine
Départ de l’équipe 1 à 8h00 dans le trou, pour nous départ 9h00, juste une heure d’écart entre les deux équipes semble suffisant pour notre réussite.
Nous commençons notre descente, très vite nous remarquons l’énorme avantage que nous avons du fait que le dimanche nous sommes descendus jusque -600m. Par contre énormément de monde c’est greffé à la sortie du mardi vu les belles conditions climatiques, nous avons rencontré beaucoup d’équipes dans les puits d’entrée, jusque -256m.
Notre groupe avance vite et en bonne cohésion, à chaque équipe de spéléos que nous croisons à la remontée nous demandons s’ils ont croisés un vieux pervers avec deux jeunes…nous avons toujours gardé notre temps d’écart entre les deux groupes.
La progression jusqu'à la Salle des Treize s’effectue très vite, en dessous du temps imparti pour réussir le fond. Nous revoici devant le Vagin à -600m, notre endroit final de notre sortie de dimanche. On reprend de l’eau coulant de cette source naturelle, et nous voilà prêt pour affronter la partie la plus sportive de la cavité.
A partir de cet endroit, la cavité change littéralement, configuration aquatique et ambiance sonore magistrale, cascades, ressauts, canyon géant. Tout cela est jalonné tout le long du parcours par de superbes salles où sur les hauteurs, on retrouve des fistuleuses de plusieurs mètres de long, des énormes coulées stalagmitiques, toutes d’une blancheur extrême. Véritable joyau du monde souterrain se trouvant dans la zone -700M.
Juste après cette zone, nous arrivons dans la zone des Couffinades, un parcours aquatique d’une longueur de 100m. Une zone parcourue par la rivière mais étroite, 2 mètres de large, au vu de l’ensemble de ce que nous venons de quitter. Une multitude de cordes jalonnent le parcours en vire, ce n’est pas une mais 3 ou 4 cordes qui sont à disposition, avec des nœuds, des tonches de plusieurs mètres, des cordes avec des bourres de nœuds….bref un véritable capharnaüm, pour essayer de ne pas être mouillé. Ces passages en vire sur une telle longueur, sont assez problématique pour certains, une crainte sur le parcours du Berger, mais pour nous, cela n’a posé vraiment aucune difficulté.
Notre cheminement se poursuit par la zone des cascades, qui est en fait un véritable aqualibi souterrain, mais comme nous n’avons pas de néoprène, choix de l’équipe nous devons utiliser l’équipement mis à disposition, très techniques, des rappels guidés, des tyroliennes, des passages en vire, des ponts de singe, bref génial, crevant, mais super avec le vrombissement de la rivière quelques centimètres en dessous de nos combis ;-))).
Une fois ce parcours de 200 mètres de long terminé, nous arrivons à la fabuleuse cascade Claudine, superbe, où l’eau se jette avec fracas de 27 mètres dans un Lac. La descente et la remontée sont effectuées dans des nuages d’embruns.
Nous quittons l’aquatique, pour rejoindre le Grand Canyon, un Canyon où nous progressons à une quarantaine de mètres de haut dans une salle pentue gigantesque, aux dimensions titanesques, longue de 100 mètres. Ensuite s’enchainent les derniers puits Puits Gaché, Grande Cascade et enfin le Puits de l’Ouragan….il porte bien son nom celui-là. Juste avant l’avant dernier puits, c.à.d. le Puits de La Vire Tu Oses, nous rencontrons notre ami Boulon, vraiment content tous d’être arrivé là…
Après une brève discussion, Boulon, Aurélien et Adrien continuent leur chemin vers la sortie et nous reprenons la direction vers le fond. Pas de chance pour nous, une fois descendus le puits du vire Tu Oses, nous arrivons à l’Ouragan et là une équipe de 4 Vosgiens est occupés de remonter….nous les laissons passer et perdons 40 minutes, où nous sommes bloqués sur une petite margelle avec un vent et des nuages d’embruns qui n’améliorent pas notre situation.
L’ouragan est incroyable, d’une hauteur de 44m la rivière se casse vers le premier tiers de sa chute, provoquant des tourbillons de vent et d’embruns avant d’arriver dans une salle qui est un lac spectaculaire. Une fois là, nous sommes au Camps des Etrangers, et nous continuons pendant 30 minutes vers le fond dans des salles gigantesques, pour arriver à un spectaculaire rétrécissement qui nous fait comprendre que nous entamons le passage du pseudo-siphon qui conduit au siphon, de -1122m. Une centaine de mètre avant le siphon, la cascade de la Fromagère, un affluent du gouffre Berger, spectaculaire haute de 17m.
Après avoir savouré la joie d’être arrivé à -1122m, nous commençons la remontée, dur labeur car bien des difficultés nous attendent….
Nous remontons péniblement chaque difficulté, Le Grand Canyon, le Réseau des Cascades très technique, en effet tous les rappels guidés descendus doivent être remontés au jumar, ensuite les Couffinades et toutes les séries de puits et de cascades. C’est après plusieurs heures que nous arrivons à la Salle des Treize, là notre ami Boulon nous attendais grelotant de froid, dans le camp de base….vu que ce dernier était tombé dans les Couffinades et était donc complètement mouillé.
Nous ne saurons jamais si Boulon, était fatigué ou alors si sa bonne conscience de « papa spéléo » voulait être certain que nous nous en sortirions sans aucun problème tous les trois.
Après avoir donné à Boulon ma combinaison de réserve déposée au Bivouac à la descente, nous reprenons tous le chemin vers la sortie. Les difficultés s’enchainent et chacun puise dans ses propres réserves, beaucoup d’émotion peuvent surgir et la moindre contrariété prend des proportions immenses. Mais l’Equipe est là et c’est ensemble que l’on passe toute les difficultés et nous sortirons tous de cet incroyable et immense Gouffre, marqué à jamais.
Greg
TPST : 19h55.
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