Accueil Actualité Historique Compte rendu Galerie Photo Initiation Agenda Contact Liens Login Détail du compte rendu

Date : 8/12/2012
Lieu : Martel. Lot.
Activité : Mirandol.

Description :

Participants : Greg-Martin-Michel-Boulon.

Nous partons de Dordogne à 07h00 au petit lever du soleil, direction Martel dans le Lot.
Nous avons rendez-vous avec le propriétaire du Train Touristique de Martel, Mr Hervé Lacarrière avec qui j’avais pris contact plusieurs mois à l’avance pour organiser cette visite.
Cela n’a pas été facile d’avoir cette autorisation, car tous les renseignements disponibles sur cette cavité se tourne vers Abîme 46 qui n’en est plus le gestionnaire. La gestion est revenue dans les mains du propriétaire, et vous pouvez comprendre la complexité de parfois dialoguer avec certain d’entre eux.
Et bien ici, je peux vous assurer que toutes les idées préconçues tombent, Mr Lacarrière est d’une gentillesse remarquable, non seulement, c’est un ancien spéléo plongeur, mais malgré son pôle d’activité qui doit lui prendre un max de temps, il est à votre service et nous a même proposé de prendre le café à la buvette du petit train touristique.

A suivre comme exemple…. Après avoir rempli le registre de nos présence et les formules de politesse et surtout le remercier en lui offrant quelques richesses liquides de notre pays, nous prenons congés de lui.
Direction : quelques centaines de mètres de là, à vol d’oiseau, une ancienne gare désaffectée, en bordure des rails de chemins de fer, une grille nous indique l’entrée du gouffre.

On ne sait pas vraiment à quoi s’attendre, ni même la composition des puits, car aucune topo de la partie fossile n’a été effectuée. Cette cavité avait été découverte uniquement par plongée, et c’est à la base du siphon que des escalades ont été effectuées pour faire découvrir ce joyau aux spéléos non-plongeurs.

La visite commence, on descend quelques ressauts, et puis un grand puits, très beau, découpé et tranchant. A sa base, un méandre de 50 à 60 cm de large et d’une hauteur de 80 cm, parfois plus bas, pas très engageant, mais c’est le seul chemin vers le fond. On s’y engage la tête en avant….poufff je n’aime pas cela, en plus de temps à autre je vois Boulon qui s’arrête « tout net »…et il réfléchit, vous savez ohhh combien c’est peu probable….mais moi je n’aime pas quand « il réfléchit »….il me fait peur…et donc je prends peur, car je me dis que cela va être pire après.
Une succession de puits et de méandres s’enchainent, toujours de la même taille, creusé, percuté, avec encore les traces des forages et jusqu’au bout, pas plus large, mais pas plus étroit non plus, entièrement au gabarit humain. Un travail monstrueux a été effectué dans cette succession de méandres. CHAPEAU.
Au détour du dernier méandre, nous prenons pied dans une vaste galerie où un filet d’eau s’écoule paisiblement. En regardant vers la gauche un fil d’ariane s’enfonce, c’est le siphon, nous nous dirigeons vers la droite pour visiter la salle de L’Hydromante.
C’est sans nul doute le plus grand volume de la cavité, une gigantesque salle d’effondrement, sur la partie la plus haute de magnifiques coulées stalagmitiques tapissent l’ensemble des parois. Nous cherchons notre chemin et nous arrivons directement au siphon aval, l’entrée originale des plongeurs quand ils ont découvert cette cavité, quelle surprise d’arriver dans un endroit aussi gigantesque. En contrebas de cette salle, de magnifiques sapins d’argiles tapissent le fond de celle-ci.
Nous quittons cette salle et retournons vers les puits d’entrée. Là au-dessus du siphon, nous escaladons une coulée stalagmitique boueuse que l’on passe avec prudence. Nous arrivons dans une gigantesque galerie de boue. Haute de 40 à 60 mètres, large de 8 à 10 mètres par endroit. Au sol, une boue parfois liquide, parfois condensée, on s’enfonce jusqu’aux genoux, c’est majestueux mais sale.
On ne s’attendait absolument pas à rencontrer un tel environnement, nous suivrons cette galerie de boue sur près de 1km. Au fur et à mesure de notre progression, de moins en moins de boue et de plus en plus une roche apparait gorgées sur le sol de coups de gouges. Après des tonnes de boue, nous nous retrouvons dans une magnifique rivière sèche, avec de part et d’autre quelques marmites avec un filet d’eau qui s’échappe. Nous sommes toujours dans des dimensions ultra impressionnantes, et au fur et à mesure de notre progression un bruit sourd se fait de plus en plus audible : la rivière.

Une perte avec un volume d’eau important s’engouffre vers un étage bas impénétrable, devant nous un lit de 6 à 8 mètres de large nous invite à prendre pied dans l’eau. Changement radical de progression, nous arrivons dans l’actif, le rêve de tous les spéléos, et nous commençons enfin la remontée vers l’amont. Nous progressons dans une belle rivière très découpées avec des dents de requins partout, des coups de gouges recouvrent les abords. Des couleurs rouille, rouge et de calcite blanche jalonnent notre progression, parfois quelques passages bas doivent être franchis.

Brrr c’est froid, mais cela passe sans néoprène, j’ai de l’eau jusqu’au bassin, Martin un peu moins avantagé de par sa taille à de l’eau jusqu'à son nombril. La rivière est magnifique, très accidentée par moments avec des gours profonds, des bassines, des marmites qu’il faut passer sur les bords parfois en opposition. Quelques cascades jalonnent cette rivière complètement translucide, et son cheminement reste des plus ludiques. Au détour d’un méandre de cette rivière une grande marmite complètement infranchissable sur la droite nous barre la route, on hésite, Michel passe à gauche nous confirme aussi l’immersion totale.

On discute entre nous, « c’est vraiment trop con » et nous n’avons pas envie de faire demi-tour, Boulon et moi nous tentons une escalade sur le côté droit. Je m’engage et me retrouve à 1 mètre au-dessus de l’eau, il me reste 1 mètre et je suis de l’autre côté, mais un surplomb m’empêche de rejoindre le bord de cette cascade. Je redescends et je m’engage du côté gauche ou Michel à essayer, je passe en me mouillant 10 à 15 centimètre au-dessus de ce que j’avais comme limite. Au moment où j’atteins, le bord, un fracas énorme se fait entendre, je prends peur, un tsunami s’est mis en charge dans la grande marmite…..nom de dieu Boulon est encore tombé et cette fois ci « sous l’eau ».
Ce n’est pas possible quand même, au Berger il y a une semaine et maintenant ici….plus de bruit que de mal, on rigole, il nage, tout le monde est mort de rire. Tout le monde passe à gauche, et Boulon nous explique que sur le dévers une prise de main s’est cassée et plouf.
Nous continuons la progression dans cette rivière très découpée pour arriver à une cascade beaucoup trop étroite. La suite n’est plus par l’eau, il faut escalader, une salle d’éboulis semble se trouver au-dessus de nous. C’est la salle de la Trémie. Je monte, et on décide de manger, il est déjà 13h. C’est une très belle grande salle, nous mangeons mais Martin après 10 minutes commence à avoir froid, Je décide de me remettre en marche avec Martin. Boulon et Michel remballe leur bidon et nous voilà repartis.

La rivière au-delà de la salle de la Trémie change considérablement, c’est beaucoup moins chaotique, cela ne ressemble plus à un canyon, l’espace est large 6 à 8m et l’on marche sur de magnifiques galets rouge et ocre. La hauteur est toujours constante, 40 à 60 mètres, la Scurion joue en plein régime, je ne suis jamais descendu de niveau d’intensité, car non seulement c’est beau en bas, mais en hauteur, j’ai tout le temps les yeux rivés vers les plafonds.

D’ailleurs il va falloir que j’en parle au propriétaire, c’est pas normal, qu’il ait en sa procession une aussi belle grotte, en plus il ne m’avait pas dit que j’allais avoir un torticolis….
La progression est rapide dans cette partie, nous arrivons à la salle Copieuse, ensuite la salle de l’Elargissement, le niveau d’eau reste entre une hauteur de botte et de demi botte, c’est vraiment génial.
Ce qui me surprend ce sont les très longues progressions toute droites, comme si on avait tracé une autoroute, nous arrivons à quelques zones où d’imposantes concrétions massives ont pris procession de l’ensemble de l’espace vide. C’est vraiment très beau. Et puis comme par magie nous arrivons au détour d’un tournant, à une grande salle où l’on voit s’enfoncer sur la droite le fil d’Ariane du siphon amont.

C’est la joie, ma première réaction est de féliciter Martin de cette belle course, c’est sa plus grande cavité qu’il ait réalisé. Chapeau.
100 mètres de puits et 5km de rivière souterraine.

Maintenant, le retour avec quelques séances photos, sans trop exagérer…faut dire qu’on le balou de Boulon.
La remontée des puits se fait sans encombre, je passe premier et les méandres se passent sans encombre.
Encore un grand Merci à Mr Hervé Lacarrière et à bientôt pour la Toussaint 2012.


Greg

TPST : 7h00.


Voir la galerie