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Date : 9/9/2012
Lieu : Romain. Doubs.
Activité : Le Crotot.

Description :

Le Crotot
Présents : Greg, Michel, Morgane, Martin, Christophe, Ben, Léon, Nathan, Claudine, Porcu, Moi. Entrée : 10h45. Sortie : 16h30

A Romain, en Haute Saône, se cache une magnifique cavité : le Crotot. Si elle est accessible à tous, y compris aux touristes, la visite ne peut se faire qu’en compagnie d’un guide. La cavité a en effet été fermée, dans le but de préserver au maximum ses beautés.

C’est pourquoi, ce dimanche, nous faisons la connaissance de Roland, notre guide. A près de 65 ans, il tient toujours une forme olympique ! Outre qu’il est le seul à pouvoir ouvrir la porte de la cavité, il se montre d’emblée d’une indiscutable utilité lorsque Greg annonce « je me souviens juste que c’est par là » (il désigne un chemin de terre) et que Roland lui répond « non c’est par là » (il pointe l’exact opposé). Mais on te pardonne, Greg, ça fait 15 ans que tu n’as pas fait le Crotot !


L’accès à la grotte se situe au fond d’une petite doline, dans un bois ouvert à la chasse (autant dire qu’avec nos vêtements tout crottés de la veille, il vaut mieux ne pas trop s’éloigner, sous peine d’être pris pour des sangliers !). Après la trappe d’entrée, des étroitures nous accueillent avec plaisir : «Miam ! De bons p’tits Belges habitués à se coltiner des étroitures ! ».

Quelques mètres de ramping descendant plus tard, nous posons les pieds dans le collecteur actif, et nous nous engageons dans le réseau aval (le réseau amont est bien moins intéressant). A partir de maintenant, le Crotot, c’est uniquement de la randonnée. Pas de déplacements sur corde, pas de boue glissante, pas de difficultés. Rien que de la marche, de l’eau jusqu’au genou !


Le Crotot se présente comme une galerie à « taille humaine » (3 mètres de haut à peu près, avec la possibilité pour 2 ou 3 personnes de marcher de front). Conséquence directe, toutes les beautés de la grotte sont à portée de main. Même sans spot vissé sur la tête, on peut en observer les moindres détails.

Au fur et à mesure qu’on avance dans la galerie, on se rend compte que le Crotot est une sorte d’encyclopédie de la spéléologie : on y retrouve tous les types de concrétions possibles, de toutes les couleurs ! Mieux encore, la cavité contient beaucoup d’argile. On a donc tout le loisir de découvrir des sapins d’argile et, (beaucoup) plus loin, des cheminées de fée !

Au cours de notre marche, nous découvrons une curiosité de la grotte : une énorme concrétion tombée naturellement du plafond. Roland et son frère l’ont ressoudée et l’ont bétonnée pour qu’elle tienne comme avant ! Les traces du rafistolage disparaitront peu à peu, recouvertes par la calcite. Dans plusieurs dizaines (centaines, milliers) d’années, il n’y paraitra plus du tout ! Nous découvrons de nombreuses autres traces de Roland: un escabeau par ci, des outils par là,… En sortant, il retrouvera même un tonneau avec du matos de survie !
Debout, nous devons par endroits slalomer entre les concrétions qui descendent du plafond. Gare aux casques ! Bien entendu, les draperies sont au rendez-vous, et l’une d’elle, en forme de disque presque régulier, retient notre attention.


Le Crotot possède peu de « gros volumes », mais ceux-ci en valent la peine ! La pièce centrale de la cavité est probablement la salle du monument. Une gigantesque coulée blanchâtre et brillante recouvre l’une de ses parois. La salle est vraiment superbe! Elle est aussi le lieu d’une découverte insolite : un vieux canot gonflable gorgé d’eau, transporté par la rivière jusque-là.

Un peu plus loin, une colonne nous fait tiquer : elle est recouverte de taches rouges, jaunes, vertes, bleues. La comparaison avec un œuf de Pâques est assez drôle mais l’histoire de cette colonne l’est beaucoup moins. Cette curiosité est due à un acte de vandalisme. Lorsqu’une grille d’accès a été placée à l’entrée de la grotte, des spéléos furieux et opposés à cette idée ont tagué des concrétions pour protester. L’une des salles a d’ailleurs été renommée « salle du saccage ». Si les traces ont aujourd’hui presque toutes disparu, quelques concrétions gardent toujours une coloration peu naturelle. L’affaire a été problématique, et a écorné un moment l’image des spéléologues dans la région. Elle pose une nouvelle fois la question de la préservation des grottes.


Cette partie du parcours apporte un peu de changement à notre marche : quelques « talus » doivent être escaladés, mais rien de compliqué ! A quelques pas de là, nous sommes transportés en Belgique : la salle de Charleroi fait référence à un club spéléo de Charleroi, qui a participé à la découverte de la grotte. Nous y laissons les kits, et entamons la dernière étape du voyage. Finalement, la salle terminale nous accueille au milieu de ses éboulis. Nous sommes à environ 2km du point d’entrée.

Alors qu’un quatuor prend l’avance et rejoint la surface, le reste de l’équipe part à la chasse aux photos, au grand amusement de Roland, qui constate que tous les photographes s’arrêtent aux mêmes endroits. Pendant la pause dîner, Roland nous prodigue des conseils pour faire des découvertes : aller dans des grottes les plus visitées (car tout le monde pense à tort qu’elles ont été explorées à fond) en hiver ou en été, pour sentir au mieux les appels d’air !

A la salle du monument, Roland nous guide vers le réseau supérieur. Nous pensions avoir vu le plus beau… nous nous trompions !! Je me souviens particulièrement d’une sorte de mini lac avec des belles concrétions. Mais surtout, il y a cette salle difficile à décrire tant elle est belle ! Scintillante au milieu de l’obscurité, elle se présente comme une oasis souterraine (pour le reste, regardez les photos :p). Comme le dit Porcu, nous sommes privilégiés. Peu de personnes ont la chance de voir une telle chose de leurs propres yeux ! (Messieurs qui avez filé trop vite, vous avez raté quelque chose !)


Sur le retour, nous pourrions nous croire en plein air, au milieu de la nuit, tant nous avons d’étoiles dans les yeux ! Bouh, que la Belgique semblera tristounette cette semaine !


Nico.

TPST : 6h.

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