Détail du compte rendu
Date : |
10/27/2012 |
Lieu : |
Gramat. Lot. |
Activité : |
Camp Interclubs. |
Description :
Camp Lot « Belge » Du 27.10 au 03.11.2012
Samedi 27 octobre Départ 7h pour le SCOF en direction du Lot et plus exactement Gibert sur le Causse de Gramat. Le bitume ne résiste pas longtemps aux pneus de la C5 élancée à toute vitesse sur les routes sinueuses du causse. Bises, café, installation et hop direction le Leclerc de Gramat pour faire de fastueuses emplettes : 24 rouleaux de PQ, 36 yaourts, 3kg de fromage, 7L de soft, 10 paquets de chips et j’en passe ! On frôle l’émeute lorsque Porcu tente de demander à une vendeuse de lui indiquer où se trouvent les essuies. Ça change des camps du SCOF ! Dans la soirée, Greg, Porcu et les parigots s’en vont repérer les entrées de la rivière de Commande et de l’Igue de Magic Boy avec l’aide de Pierrot qui les invite à lever le coude pour la première fois du camp.
Dimanche 28 octobre Lever 6h20 pour l’équipe n°2, préparation des habituelles tartines, café et c’est avec seulement 10min de retard que nous arrivons à l’auguste demeure du fondateur du Chemin de fer touristique du Haut Quercy et aussi inventeur et propriétaire de l’Event de Mirandol. 25 minutes et deux cafés plus tard, toute l’équipe se retrouve devant la grille d’entrée. Greg s’élance le premier suivi de son fan-club, Tof, Doris, Pierre-Etienne, Claudine,Léon, Barbare, Jonathan « Gluten » et enfin Junior. Après quelques petits puits et finalement assez peu de reptation, le P10 terminal dépose dans la rivière. Pas le temps de souffler, déjà la Scurion sautille d’un rocher à l’autre en direction de la salle de l’Hydromante, grande et magnifique salle d’effondrement au plafond en coupole. Au détour d’un rocher, on découvre le triste siphon aval par où débouchèrent les plongeurs. Mais Barbare m’arrache soudain à mes pensées et c’est parti pour l’amont. Une petite « grande barrière », puis une voûte basse et nous voilà dans l’actif, celui où ça coule ! C’est une majestueuse tranchée de 40m de haut et un peu plus de 3m de large qui court, quasi rectiligne, sur parfois près de 70m…Le fond de la rivière est très régulier parfois sableux, une chance car il s’agit de ne pas de perdre de temps : devant ça file alors pas question de traîner la patte ! Le siphon terminal envoûtant se laisse découvrir peu après une grande méduse de plafond. Toute l’équipe, ou presque, se jette sur les tartines : cigarette pour l’un, barres pour l’autre, gluten free pour le dernier. Après un si copieux repas, Greg mobilise les troupes un bref instant lors d’une séance photo express. Puis c’est le chemin du retour, certains tracent vers la sortie (pour se préserver pour le lendemain évidemment), d’autres décident de faire un tour dans le fossile, les derniers prolongent la séance photo. A la sortie, deux surprises de taille : la première, c’est la clé du Navara cachée non à la voiture, mais plutôt dans un bidon qui se trouve…sous terre ! La deuxième c’est l’arrivée divine quasi-mystique de Hervé dont la voiture regorgeait de gâteau, de café, de délicieux Cahors et de foie gras mi-cuit. Quelle sortie spéléo, et quelle sortie ! TPST : 6h30-8h
Lundi 29 octobre La douce et mélodieuse voix de Porcu résonne dès 6h30 dans la salle commune du gîte inférieur. Les tâches habituelles se déroulent sans soucis et malgré quelques taches d’orientation, les 5 voitures déboulent à heure fixe en face de l’église de Flaujac. Après avoir fait la connaissance de deux néerlandais qui se joindront à nous pour la cavité exceptionnelle qui se profile : le réseau de l’Ouysse souterraine par le puits du Bret, plus connue sous le nom de rivière des Vitarelles. Peu après l’arrivée de Mario, toute la petite équipe se retrouve enflammée dans la froidure autour du puits artificiel du Bret. En effet, c’est l’un des deux forages toujours ouverts (avec Zobépine) ayant permis le secours historique en 1999. Léon se lance à l’équipement, le dernier rentre dans le gouffre environ 1h30 plus tard. Le premier puits de 40 mètres se prolonge par une courte escalade puis une courte galerie boueuse qui donne sur une petite enfilade de puits d’un dénivelé total de 60 mètres. Quelques mètres sous l’ultime tête de puits, les parois disparaissent et sur les prochains quarante mètres, malgré l’éclairage le plus puissant, la vue se résume au noir et à la buée émanant des corps. Ce dernier jet dans la salle de la Clé de Voute permet de prendre pied au sommet d’une montagne de boue dont la descente délicate déverse dans la rivière. Après quelques 200 mètres de rivière, nous nous surprenons tous à lever la tête, à estimer la hauteur du plafond, à nous taire : c’est le refuge 99. Dès ce moment la sortie prend presque pour certains la forme d’un pèlerinage. En effet, ils ont été bercés lors des longues marches d’approche pour le camp d’altitude des Picos des Europa par le récit des rescapés. Difficile de s’imaginer les conditions qu’ont enduré ces hommes pendant 8 jours. La hauteur du plafond laisse sans voix : ils sont restés pendant 10h à 1m du plafond après être montés de 12m ! ( cf http://thierry.maillard.pagesperso-orange.fr/fr/topos/vitarel/secours/recits/recit.htm pour plus d’infos)
La progression est ponctuée ça et là de courtes escalades et de fils clairs permettant de traverser les bassins plus ou moins large, plus ou moins profonds, turquoises toujours. Mais si l’on s’arrête un court instant, c’est un spectacle digne des plus grands qui s’offre à l’œil aguerri tourné vers une voûte qui se perd dans les profondeurs de l’obscurité. De grandes coulées d’un blanc immaculé contrastent avec la noirceur sobre, lugubre, des parois et du vide qui pèsent sur nos têtes. Les équipes font peu à peu demi-tour notamment après avoir croisé un Greg en pleine séance photo. Nous partîmes avec une équipe Franco-Belge de 10 personnes, nous avons terminé à trois Français, ce qui permet de constater le phénomène physico-chimique suivant : que le spéléologue Belge se dissout dans l’eau.
Bon fini le blabla ! A partir de cet instant la progression se fait plus sportive, la galerie devient plus déchiquetée, les bassins plus profonds et plus éprouvants d’autant qu’il est maintenant impensable de tenter de s’aider des fils claires qui guettent d’un regard moqueur le spéléo qui baigne 2m50 plus bas dans les bouillonnements. Puis une corde qui pend au beau milieu de la rivière permet après une tête de puits sportive et des goujons dévissés, de se hisser dans le shunt. Pendant 200/300m, ça pue clairement la mort ! Pourtant 20m au-dessus de la rivière, la galerie prend la forme d’une conduite forcée au chenal de voûte très marqué, recouverte y compris au plafond de boue humide ! A cela s’ajoute un léger manque d’oxygène et quelques rampings. Le téléphone cependant sert de fil d’Ariane et rassure le spéléologue sceptique. Enfin une lumière, puis deux, puis trois, quatre, et un Porcu ! confirment au reliquat de la seconde équipe que la suite, c’est dans le zef ! En effet la suite, c’est la salle du Cône ! Et pour la deuxième fois en moins de 4h, les parois se dérobent à nous, Zeb se hasarde même à une comparaison avec la PSM…Un légère vire propulse décidemment le « visiteur/explorateur » dans le monde du gigantisme : impossible de distinguer le plafond, le flot rugissant lui-même circule entre deux murailles taillées au couteau séparées de 10m…une véritable chaussée des Géants ! Mais déjà un second siphon sonne le retour, le passage de Noël ce sera pour la prochaine fois. Nous voici de retour dans la salle du Cône où guidés par les banderoles SSF, nous échouons sur une inscription mystérieuse : « Sortie de secours par Zobépine, 300m environ… ». Arpentant les arêtes, les corniches et les pentes vierges finement saupoudrées de la salle, le passionné se croirait en altitude, où quelque objectif mystérieux nous aurait poussé à l’assaut d’une véritable montagne sans étoiles. Cet objectif c’est la sortie ! Le retour se fait tranquillement à travers des obstacles à la fois magnifiques et mythiques : Passage Taisne, Echelles 24, Canyon, Refuge 99…Barbare profite du déséquipement pour s’offrir le premier vol pendulaire habité, de cette ampleur, de l’histoire de la spéléologie moderne ! Il aurait même selon la légende « senti le vent qui lui fouettait le visage » ! Encore une toute petite heure et demie d’attente au bas du puits d’entrée fort encombré et tout le monde se retrouve dehors ; mouillé, boueux, gelé, mais ravi ! TPST : +- 9h
Soirée du Lundi 29 octobre Rien de tel qu’une sortie dans les Vitarelles pour motiver une grande (longue ?) soirée débat/échange/table ronde sur le thème : « Diplôme et Spéléologie » Animée par : • Greg le boucher • ZeBarbare • Pour l’UBS : Joël Invitée d’honneur : la bouteille de grappa de tonton Léon (R.I.P.)
Mardi 30 octobre Décuvage et puis visite de Rocamadour…To the Happy Few ! TPAD (tps passé à décuver): 12h
Mercredi 31 octobre Il est 9h45 lorsque l’équipe Saut de la Pucelle enfile les néoprènes pour la première fois de la semaine, c’est pourtant la 3e rivière…Nous serons suivis d’une équipe de jeunes d’un camp MidiPy dont le chef est une connaissance du Zeb. La team d’équipement trouve rapidement l’accès à la rivière, construit des flèches et cairne les quelques passages clés. Junior prend en charge l’équipement immédiatement suivi de Zeb, Thierry, Doris et Gluten. Les kits se vident rapidement et tous se prennent à jouer avec les cascades, les marmites, les toboggans, les passages bas et les mouvements d’eau. La progression est assez sportive et amusantes (13 cordes à équiper pour descendre à -160). Lors du déjeuner/dîner, l’équipe MidiPy en profite pour doubler nos équipeurs et taper le fond ; pendant ce temps, on apprendra que le Belge peut effectivement se perdre une fouée au moins dans un couloir, mais on restera muets sur les personnes concernées…n’est-ce pas Doris ?! Le siphon terminal permet d’éprouver à la fois les techniques de franchissement de voûte mouillante de Thierry, et de vidange en néop du SCOF. La deuxième équipe s’engage sous terre en décalé, se perd dans l’entrée et s’arrêtera peu avant la dernière cascade dite du Découragement. Il s’agit de Pierre, Nicolas, Martin, Morgane et Tof, Joël ayant fait demi-tour dans la grande salle. Thierry et Barbare prennent en charge le déséquipement. Toute la gentille famille ressort sans encombres et sans trop d’attente grâce à un échelonnement entre les différentes équipes assez remarquable, voir inespéré : nous étions 17 dans le fond de la cavité ! TPST : entre 30 minutes pour l’un et 7h30/8h pour les autres.
Jeudi 1 novembre Les quasi-flamands friands de rivières bruyantes et de concrétions brillantes se rendirent riants au Briant. La motivation des troupes semble légèrement absente sauf pour Greg qui annonce d’emblée vouloir toucher le siphon et ressortir en moins de 7h. Les deux petits puits d’entrée sont rapidement descendus si bien que tout le monde se retrouve dans la rivière du Briant en moins de 30mn, gluant. Une courte progression amène délicatement à la voûte mouillante qui cette fois-ci semble plutôt asséchée (on est tout de même obligé de se mouiller les oreilles). Immédiatement après cet obstacle ponctuel, le plafond se relève et le Greg part en courant, profitant de sa Scurion pour éclairer le fond des vasques tandis que derrière lui Doris, Nicolas et Léon tentent de garder le rythme malgré la lueur blafarde de leur Duo14. Sur leurs traces progressent plus lentement Claudine, Pierre-Etienne, Tof et le SCOF. Dans la première partie de la cavité, la rivière est extrêmement concrétionnée, d’une blancheur rare ; souvent des gours obligent à un court effort physique mais finalement appréciable pour se réchauffer. On retiendra notamment la grande coulée de calcite immaculée en beau milieu d’un plan d’eau, mais aussi les stalactites aux formes plus variées que dans l’imaginaire de chacun : un « tripode » tous les 50m ! A l’embranchement des deux rivières, la morphologie de la cavité change radicalement, ce n’est plus un palais finement ciselé, mais désormais le royaume de la mort. Les bassins se font plus profonds, plus longs, plus exigeants. Les parois deviennent abrasives, la galerie extrêmement découpée, si bien que la progression devient très chaotique. Et le plafond, tout en se rapprochant de l’eau, revêt la forme d’une conduite forcée de plusieurs mètres de large, confirmant le travail titanesque de l’eau, confirmant qu’il ne fait pas bon de traîner ici ! La deuxième équipe fait demi-tour à la première cascade équipée où elle déjeune rapidement, tandis que la première équipe s’engage dans cette véritable galerie des lames et pousse jusqu’au siphon amont. Le retour se fait à bonne allure pour les deux équipes sauf au passage d’un déviateur pour celui à qui l’on confie nos enfants (dans le civil)…Greg quant à lui fait faux bond à son équipe pour rejoindre le plus vite possible sa belle et douce qui le rejoindra…avec 30 minutes de retard. Mais au moins il aura fait le Briant en 6h30. Un bref retour au gîte permet d’affamer la vingtaine de spéléos, qui jettera sans fractionner son dévolu sur une pauvre ferme non loin de Lacave qui n’avait rien demandé (Le Bougayroux), et notamment sur ses frites aux cèpes, ses tartines de rillettes, ses cuisses de canard confites, ses iles flottantes et j’en passe…
Vendredi 2 novembre Grasse matinée or not grasse matinée, that is the question…et pourtant tout le monde se retrouve dans la salle commune dès 8h20 ! Pour les uns ce sera menu Igue de Saint Sol à la boue, pour les autres, Briant cuit à l’eau… Après un peu de route durant laquelle Junior torture le pauvre Martin, qui met visiblement une mauvaise volonté certaine à ne jamais dire « une fois » contrairement à tous les spéléo-types Belges ,l’équipe St Sol arrive au bord du gouffre à 10h50. Jonathan équipe le puits d’entrée par la vire, suivi de Junior, Barbare, Martin, Nicolas, Claudine et Doris. Le dernier jet de 45m en 8,5mm, sur mini-faders, aura le mérite de plaire à la totalité des membres de l’équipe, certains pour la forme, d’autres pour le fond… Après avoir dîné au pied du cône d’éboulis, l’équipe se dirige vers l’amont où elle a la joie de découvrir successivement un vélo, une table digne des chevaliers de la table ronde ; et enfin un palais des merveilles auquel, sous la houlette de Martin, toute l’équipe travaille à déposer une signature des plus Belges :une barquette de frites, un cornet de frite (made in Junior), la seule cannette de bière Belge que Barbare n’attaquera pas et, et un hamburger digne des grands maîtres. Jonathan et Claudine remontent pendant la séance sculpture, puis Nicolas s’élance sur la corde à son tour pendant que le reste fait un petit tour dans l’aval et puis s’en va. Doris fait partager sa spécialité : le déséquipement. Le menu du soir se transforme en buffet à volonté avec les chicons/roulades, et les boulettes. Le gîte se vide peu à peu de ses habitants très sympathiques de sorte qu’il ne reste plus que les…cordes et kits.
Samedi 3 novembre Rangement des gîtes, bises, et direction Pech Merle et ses peintures préhistoriques pour le SCOF. Retour en région Parisienne dans la soirée après une seconde escale à St Cirq Lapopie.
MERCI à vous tous pour ces moments très forts dont ce compte rendu n’est malheureusement que le pâle reflet.
Petit Lexique Franco-Belge à l’usage du spéléologue Vous aussi vous êtes amené à partager une sortie spéléo avec nos amis Wallons ? Ne laissez pas quelques difficultés linguistiques troubler la sérénité d’une telle activité.
Français --> Wallon
Trail --> Tyrolienne Torchon --> Essuie Serpillière --> Torchon Endive --> Chicon Pouvoir --> Savoir Exemple : Barbare je vais pas savoir remonter (En français : on est dans la mer%#)
Frac,Fractio ou Fractionnement --> Fractionné Dév. ou déviation --> Déviateur Fractionnateur : ne veut rien dire du tout mais ça sonne bien ! Roulade --> Boulette Clignotant --> Clignoteur Sandwich --> Tartine Tartine --> Tranche de pain Baguette tranchée en longueur --> Tartine
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Junior. Voir la galerie
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