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Date : 10/29/2012
Lieu : Flaujac. Lot.
Activité : Le Puits du Bret.

Description :

Participants : Zeb-Jonathan-Junior-Porcu-Greg-Morgane-Martin-Pierre Etienne-Claudine-Doris-Pierre-Olivier-Thierry-Gisèle-Joël-Léon-Nico.


La douce et mélodieuse voix de Porcu résonne dès 6h30 dans la salle commune du gîte inférieur. Les tâches habituelles se déroulent sans soucis et malgré quelques taches d’orientation, les 5 voitures déboulent à heure fixe en face de l’église de Flaujac. Après avoir fait la connaissance de deux néerlandais qui se joindront à nous pour la cavité exceptionnelle qui se profile : le réseau de l’Ouysse souterraine par le puits du Bret, plus connue sous le nom de rivière des Vitarelles. Peu après l’arrivée de Mario, toute la petite équipe se retrouve enflammée dans la froidure autour du puits artificiel du Bret. En effet, c’est l’un des deux forages toujours ouverts (avec Zobépine) ayant permis le secours historique en 1999. Léon se lance à l’équipement, le dernier rentre dans le gouffre environ 1h30 plus tard. Le premier puits de 40 mètres se prolonge par une courte escalade puis une courte galerie boueuse qui donne sur une petite enfilade de puits d’un dénivelé total de 60 mètres. Quelques mètres sous l’ultime tête de puits, les parois disparaissent et sur les prochains quarante mètres, malgré l’éclairage le plus puissant, la vue se résume au noir et à la buée émanant des corps. Ce dernier jet dans la salle de la Clé de Voute permet de prendre pied au sommet d’une montagne de boue dont la descente délicate déverse dans la rivière.
Après quelques 200 mètres de rivière, nous nous surprenons tous à lever la tête, à estimer la hauteur du plafond, à nous taire : c’est le refuge 99. Dès ce moment la sortie prend presque pour certains la forme d’un pèlerinage. En effet, ils ont été bercés lors des longues marches d’approche pour le camp d’altitude des Picos des Europa par le récit des rescapés. Difficile de s’imaginer les conditions qu’ont enduré ces hommes pendant 8 jours. La hauteur du plafond laisse sans voix : ils sont restés pendant 10h à 1m du plafond après être montés de 12m ! ( cf http://thierry.maillard.pagesperso-orange.fr/fr/topos/vitarel/secours/recits/recit.htm pour plus d’infos)

La progression est ponctuée ça et là de courtes escalades et de fils clairs permettant de traverser les bassins plus ou moins large, plus ou moins profonds, turquoises toujours. Mais si l’on s’arrête un court instant, c’est un spectacle digne des plus grands qui s’offre à l’œil aguerri tourné vers une voûte qui se perd dans les profondeurs de l’obscurité. De grandes coulées d’un blanc immaculé contrastent avec la noirceur sobre, lugubre, des parois et du vide qui pèsent sur nos têtes. Les équipes font peu à peu demi-tour notamment après avoir croisé un Greg en pleine séance photo.
Nous partîmes avec une équipe Franco-Belge de 10 personnes, nous avons terminé à trois Français, ce qui permet de constater le phénomène physico-chimique suivant : que le spéléologue Belge se dissout dans l’eau.

Bon fini le blabla ! A partir de cet instant la progression se fait plus sportive, la galerie devient plus déchiquetée, les bassins plus profonds et plus éprouvants d’autant qu’il est maintenant impensable de tenter de s’aider des fils claires qui guettent d’un regard moqueur le spéléo qui baigne 2m50 plus bas dans les bouillonnements. Puis une corde qui pend au beau milieu de la rivière permet après une tête de puits sportive et des goujons dévissés, de se hisser dans le shunt. Pendant 200/300m, ça pue clairement la mort ! Pourtant 20m au-dessus de la rivière, la galerie prend la forme d’une conduite forcée au chenal de voûte très marqué, recouverte y compris au plafond de boue humide ! A cela s’ajoute un léger manque d’oxygène et quelques rampings. Le téléphone cependant sert de fil d’Ariane et rassure le spéléologue sceptique. Enfin une lumière, puis deux, puis trois, quatre, et un Porcu ! confirment au reliquat de la seconde équipe que la suite, c’est dans le zef ! En effet la suite, c’est la salle du Cône ! Et pour la deuxième fois en moins de 4h, les parois se dérobent à nous, Zeb se hasarde même à une comparaison avec la PSM…Un légère vire propulse décidemment le « visiteur/explorateur » dans le monde du gigantisme : impossible de distinguer le plafond, le flot rugissant lui-même circule entre deux murailles taillées au couteau séparées de 10m…une véritable chaussée des Géants ! Mais déjà un second siphon sonne le retour, le passage de Noël ce sera pour la prochaine fois. Nous voici de retour dans la salle du Cône où guidés par les banderoles SSF, nous échouons sur une inscription mystérieuse : « Sortie de secours par Zobépine, 300m environ… ». Arpentant les arêtes, les corniches et les pentes vierges finement saupoudrées de la salle, le passionné se croirait en altitude, où quelque objectif mystérieux nous aurait poussé à l’assaut d’une véritable montagne sans étoiles. Cet objectif c’est la sortie ! Le retour se fait tranquillement à travers des obstacles à la fois magnifiques et mythiques : Passage Taisne, Echelles 24, Canyon, Refuge 99…Barbare profite du déséquipement pour s’offrir le premier vol pendulaire habité, de cette ampleur, de l’histoire de la spéléologie moderne ! Il aurait même selon la légende « senti le vent qui lui fouettait le visage » ! Encore une toute petite heure et demie d’attente au bas du puits d’entrée fort encombré et tout le monde se retrouve dehors ; mouillé, boueux, gelé, mais ravi !


TPST : +- 9h

Junior.

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