Détail du compte rendu
Date : |
10/14/2014 |
Lieu : |
Lustin. |
Activité : |
Traversée de la Lucienne. |
Description :
Participants : Greg-Nyko-Thibaut-Jean-Anthony-OliP-Thierry-Manu.
Je suis chanceux aujourd’hui. D’ici quelques minutes, je partirai explorer une cavité que peu de personne ont la chance de pouvoir visiter. Les files d’attentes pour s’engouffrer dans la Lucienne peuvent durer jusqu’à plus d’un an me dit-on. Cette opportunité nous est offerte car aujourd’hui Greg doit remplacer le cadenas d’entrée du Puits Roger. C’est un événement important dans le monde de la spéléo car à partir de ce soir, une seule clé permettra d’ouvrir les cadenas positionnés aux deux entrées de la Lucienne : le Puits Roger et le Trou de la Belle Casquette.
J’enfile ma combinaison achetée la vieille alors que je m’apprête à vivre ce moment historique. Déjà j’essuie quelques petites moqueries sur la propreté de celle-ci mais je ne m’en formalise pas. Ma mère, si elle était là, dirait surement que je suis le plus beau et que les autres sont jaloux. C’est la première fois que je rencontre mes compagnons de spéléo. A vrai dire, c’est même la première fois que je descends avec le club. Je suis membre de l’UBS depuis hier et c’est la première fois que je rencontre Greg. Dans le groupe, je ne connais que Nyko avec qui j’ai fait du Via Ferrata lors des JNS. Nous sommes à présent tous équipé et prêt à descendre par le Puits Roger.
Nous nous enfonçons progressivement dans la cavité. Je suis à l’aise, Greg me guide bien. Les sensations m’envahissent rapidement et me grise à tel point que j’en oublie que la spéléo est un sport d’équipe. En effet, Manu qui me suit n’a reçu que très peu d’explications de ma part sur le mouvement à enchainer afin de passer dans un passage un peu plus technique. Je fais demi-tour pour réparer mon erreur.
Nous arrivons au Laminoir. Le passage est sportif et j’aime ça. La suite sera tout aussi plaisante. Dans la salle SSN72 (ou du moins non loin de là), Greg nous explique la formation des stalactites. Je vous l’expliquerais bien (du moins ce que j’en ai retenu) mais je doute pouvoir vous raconter l’histoire aussi bien que lui. Nous progressons dans la Galerie des 2 Eric après avoir admiré quelques concrétions. Alors que nous nous dirigeons vers la Salle du Murmure, annoncée par le bruit de la rivière souterraine, nous pouvons admirer une formation semblable aux marmites de géant mais située sur le plafond. Là aussi, si je vous explique l’histoire de sa formation, elle ne sera pas aussi belle que celle de Greg. Une fois arrivé à la rivière, nous décidons d’immortaliser l’événement en prenant une photo. C’était probablement le moment le plus difficile de l’expédition. En effet, Nyko situé en arrière-plan devait tenir un flash dont la source lumineuse devait donner dans le dos d’un des membres de l’équipe, et la cellule photosensible orientée vers le flash de l’appareil de Greg. Il fallut de nombreuse prises et beaucoup de patience pour parvenir à avoir une photo avec une qualité acceptable. La raison était que nous n’avions pas compris qu’il ne fallait pas nécessairement une ligne droite dégagée entre l’appareil de Greg et la cellule photosensible de Nyko. C’est après des explications sur le principe de fonctionnement du balayage électronique que tout s’est éclairé pour nous.
Fort de nos nouvelles compétences photographiques fraichement acquises, nous avons encore fait quelques prises dans le Siphon 3 où nous marchions sur de superbes cannelures. Plus loin sur le chemin (ou peut-être plus tôt), nous avons également eu la chance de voir de très belles concrétions ainsi que des superbes draperies encore immaculées. Nous nous dirigeons à présent vers la Salle de la Cigogne. Pour ce faire nous passons par la Salle des Français (probablement découverte par des français) où nous enchaînons les prises photos. La Salle de Cigogne nous offre une magnifique concrétion prenant la forme cigogne. C’est du moins ce que la majorité des spéléologues voient. Pour ma part j’y vois là une très belle girafe albinos. Je compte d’ailleurs introduire une demande pour rebaptiser la salle. Nous continuons notre route vers la Galerie Noire dont les parois sont couvertes de suie (vestige du passage des anciens trains à vapeur) et de moustiques morts, couvert de champignons.
Je ne sais plus à quels moments, mais notre escapade nous a à plusieurs reprise amené à faire « de la vire » et à passer en opposition au-dessus du vide. Une première pour moi qui m’a beaucoup plu. En bon grimpeur que je suis, j’ai systématiquement abordé ces passages en faisant dos au vide. Greg me dira que cela me met « en danger de mort » selon ses termes. Je note pour les prochaines fois.
Nous arrivons progressivement au bout de notre exploration. Pour ressortir, nous passons par le Ressaut du Psychopathe (probablement découvert par un psychopathe) et c’est par le Trou de la Belle Casquette que nous quittons la Lucienne. Nous venons de traverser la cavité. Une première que Greg n’aura pas manqué d’immortaliser avec son appareil.
Cette aventure exceptionnelle n’aura pas manqué de donner soif à l’équipe qui, aussitôt sorti, s’est jetée sur le vin et le porto pour se réhydrater avant de reprendre la route. Nous buvons et mangeons, et puisque nous sommes entre hommes, parlons de "Saint". J’ai le sourire aux lèvres, j’ai vécu une formidable expérience.
TPST : 03h30.
Anthony. Voir la galerie
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