Détail du compte rendu
Date : |
4/6/2010 |
Lieu : |
Noailles. Lot. |
Activité : |
Gouffre des Jonquilles. |
Description :
Petit bouquet de printemps.
Je lui ai donné ce titre poétique parce que le trou que nous allons faire ce mardi s’appelle « Les Jonquilles ». Le gouffre des jonquilles pour être plus précis et non pas l’igue des jonquilles qui lui est plus petit (c’est pour les tapettes celui là…. Enfin, hum ! hum !)
Nous voici donc parti de bon matin par un temps radieux pour arriver sur un parking isolé dans les bois où boulon se gare. Pour ma part, grâce à ma « Bat Mobile » tout terrain je continue encore plusieurs centaines de mètres vers le gouffre par un chemin uniquement accessible à ce genre de véhicule et je me trouve un chouette petit coin pour me garer.
Juste le temps d’enfiler nos tenues et nous voici devant l’entrée. C’est une plaque d’égout à même le sol au milieu des bois. Les découvreurs ont creusés trois mètres pour accéder à ce gouffre et sur ces trois mètres l’accès se fait par des fûts de 200 L mit bout à bout. Xavier, un copain local d’Averel nous avait mit la puce à l’oreille sur l’étroitesse de l’entrée, mais ce n’est pas un trou cylindrique de 60 cm qui va faire peur à des spéléos belges.
Comme à son habitude Didier se lance le premier pour équiper le puit d’entrée. Afin d’éviter tout frottement sur le rebord de l’entrée, il y a une vieille souche que l’on couche en travers du trou pour servir de déviateur. Simple, mais efficace ! Il descend alors les cinq mètres de boyau et se retrouve dans une petite salle pour équiper la suite, suivi de près par Greg. Apparemment il n’y a pas beaucoup de place là-dessous car tout de suite il y a embouteillage. Nous sommes tout de même huit à vouloir descendre et il va falloir attendre…. Ah ! A mon tour ! J’attaque la descente en me battant un peu avec ce kit de m…. qui se pose sur les rebords et vient se coincer à mon cul. Bah ! Quelques coups de pied bien placé et il commence à m’obéir. Me voici dans cette petite salle où démarre le grand puit qui rejoint la galerie fossile 30 M plus bas. Le départ du puit se compose de deux cheminées dont il faut prendre la plus éloignée en passant une chatière. J’entame la descente lorsque je suis arrêté par mon kit qui décide, à mon insu, de passer par l’autre cheminée. Bon ! Faut que je mette les choses au point tout de suite avec ce matos récalcitrant :
« Ecoutes moi bien mon gars ! Si tu ne voulais pas faire de spéléo avec moi aujourd’hui, fallait le dire et je t’aurais laissé dans la bagnole »
Il a commencé à bien vouloir me suivre quand je l’ai menacé de l’abandonner à son triste sort. Je crois qu’il a eu peur ! Et c’est reparti pour une descente rapide où je me suis fait flasher à l’arrivée. Non les français n’ont pas installé de radar, c’est Boulon qui fait des photos des biloutes en action. Hein !
Nous voici donc dans le réseau fossile. C’est une galerie de deux mètres de large et le plafond avoisine les dix mètres par endroit. Les parois sont complètement déchiquetées, résultat de l’érosion d’un ancien actif. Nous crapahutons ainsi sur quelques centaines de mètres pour arriver sur un grand gour bien plein à ras bord.
« Dis moi Greg, il me semblait que le réseau était fossile et sec ! »
Dans ses souvenirs il ne voyait plus ce gour aussi plein et puis il s’en fout il a prit sa néo et les copains aussi on la leur à l’exception de Gisèle et Morgane qui ne comptaient pas faire la rivière finale. Ok, d’accord ! Je suis devant le gour en train de réfléchir comment faire pour passer sans faire trempette et, dans mon dos, je les entends se moquer et me dire que je vais devoir faire demi tour, mais c’est mal me connaître. Ce n’est pas une baignoire de cinq mètres sur deux qui va m’arrêter, même si il y a deux mètres d’eau dedans. Je ne leur laisse même pas le temps de se changer que déjà j’entame une oppo d’enfer digne de JC Van Damme. Je les entends derrière, attendre l’instant où ils espèrent me voir tomber dans l’eau, mais non ! Je passe quasi sans avoir d’eau dans les bottes !
« Et alors bande de tapette ! Vous voyez bien que ça passe ! »
A part Geoffroy qui suivra mon exemple, les voilà donc en tenue et dans un élan de générosité, se calent entre les parois pour permettre aux filles de se servir d’eux pour franchir cette mare. La progression continue aux travers de gours peu profond, bordés de trottoir en calcite permettant de ne pas se mouiller et de belles coulées de calcite où l’on doit se faufiler. Nous arrivons enfin au bout de cette galerie et avant de ce lancer dans l’actif nous décidons de nous restaurer. Geoffroy en profite pour enfin enfiler sa néo et on se lance vers l’actif tout proche. De leur côté, Gisèle et Morgane vont faire demi tour et remonter à leur aise.
Désescalade pour atteindre l’eau et voilà c’est parti. Pour l’instant il n’y a pas trop d’eau. Je progresse exclusivement en oppo pour ne pas trop me mouiller, de toute façon elle est à la même température que la rivière de « Goudou » et toujours plus chaude que l’Ourthe un premier WE de Mars ( 4°). Le plus comique dans cette histoire, c’est que des gars qui ont des néo progressent, tout comme moi, en oppo. Cherchez l’erreur ! Il y a huit cent mètres jusqu’au siphon amont et la première moitié de la rivière n’est pas très large et la roche est très déchiquetée. La deuxième partie devient plus large ( 6 ou 7 M ) et l’eau m’arrive au maximum au niveau des hanches par moment, ce qui n’est pas désagréable, car elle est bonne. A vue de pif je dirais 14° et je me fais plaisir en faisant de petites poussettes à ceux qui ont des néo et qui n’osent pas se mouiller… n’est ce pas Marc !
Nous arrivons au terminus, le siphon. Les photographes immortalisent la chose et c’est le retour. Là je ne me fais plus trop de souci pour éviter de me mouiller, sachant que je suis dehors dans une bonne heure, je fonce tout droit. C’est juste avant de retrouver le fossile que je vais merder. Un trou d’eau mal négocié et c’est le plouf que tout le monde attendait depuis des heures. Et oui, jusqu’au cou cette fois, mais pas de quoi fouetter un chat, je le redis « Elle est bonne ». Arrivé au niveau de l’escalade pour sortir de l’eau, Greg et Boulon continue vers l’aval pour voir un peu ce qu’il s’y passe, mais sont stoppés 50 M plus loin par une voûte mouillante. Nous reprenons la galerie fossile où chacun renfile sa sous combi sèche pour le retour vers la surface, certain vont passer à côté de leur matos sans même s’en rendre compte et se poser la question : « Mais où est ce que je l’ai foutu ? ». Pour ma part je double tous ces frileux qui se changent et dans mon élan je passe même à côté de la corde sans la voir. C’est Thierry qui me signale que je viens de la doubler en la balançant dans ma direction.
Après avoir gravi le premier puit de trente mètres, j’entame l’étroit puit de sortie et lorsque je sors la tête à la surface, je tombe nez à nez avec ces dames, étendues sur l’herbe, qui se dore la pilule au soleil. Il fait un temps superbe, mais pour le bronzage elles n’ont pas du avoir le mode d’emploi, elles bronze avec leur sous combi. Ca va laisser des traces !
Nous remontons tous les trois à la « Bat mobile » pour enfiler nos habits civils et patientons que les autres nous rejoignent. Un à un ils sortent du trou et c’est boulon qui déséquipe. Bien entendu, comme il faut toujours que l’on fasse des conneries, certaines personnes dont je tairai l’identité se font un malin plaisir de refermer le trou en lui laissant pour unique sortie le trou central de cette plaque d’égout d’où nous voyons sortir un doigt suplicateur. Après un bref instant le trou se ré ouvre et des entrailles de la terre retenti le mugissement du boulon (au petit matin blême) Raaahhhhhh !
Voilà le troupeau qui remonte vers les voitures et en passant au niveau de la Bat mobile, ils se débarrasse de leur kit en fourrant tout dans la benne du pick-up. Si ça peut les soulager un peu, pourquoi pas ! Je les suis doucement, faudrait pas les écraser. Derrière sont assises Gisèle et Morgane, et sur le siège avant c’est Marc. La musique démarre : Donna Summer « I feel love ». Marc se sent pousser des ailes au son de cette vielle rengaine (qui est de son époque…)
« Waouh ! Sur cette musique j’ai envie de faire le gogo dancer à la fenêtre de la bagnole ! »
« Vas y ne te gènes pas pour moi ! »
On a bien senti l’élan stoppé net quand nous sommes arrivés sur le parking du haut. Plusieurs voitures y sont stationnées et au centre du parking le « Transit » de Didier. Greg se met à rigoler : « Je vous avais prévenu les gars ! C’est le rendez vous des homos. ». Donc, si j’ai bien compris le gouffre des jonquilles ce n’est pas pour les tapettes, mais pour les gros P….
Il y en a partout, dans les voitures, dans les bois et ils tournent un peu comme des vautours autour d’une bande de spéléos prêt à se dénuder pour enfiler leurs habits sec. C’est le genre d’endroit où il vaut mieux ne pas se baisser sans surveillance arrière ! Même les plus audacieux se méfient et tentent d’esquiver les regards lubriques en se réfugiant derrière les portières ouvertes. Sans vouloir faire de mauvais jeu de mot, c’est le genre d’endroit qui restera marqué dans les anales, malgré que nous soyons les rois de la pédale.
Comme tous les jours, nous revenons au gîte pour l’apéro et le repas du soir concocté par nos cuisinières préférées. Pour ce qui est du TPST, je m’en fou. Ce qui compte c’est que la visite de cette cavité m’a plu et que lorsque nous sommes sous terre les aiguilles de notre horloge biologique tournent à la vitesse qu’elles veulent.
Bien à vous les « Biloutes ».
Pascal. BaM.
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